Quarante jours
Les quarante jours du Carême (quadragesima en latin) font référence aux quarante jours que le Christ a passés au désert après son baptême. Ce nombre symbolique de quarante dans la Bible est une référence aux quarante années du peuple d’Israël au désert après la libération de l’esclavage d’Egypte. Quarante c’est le temps pour qu’advienne une nouvelle génération dans l’apprentissage de la fidélité. C’est le temps d’une transformation profonde, d’une maturation, d’un enracinement.
Le Carême est ainsi ce « temps favorable », ce temps de conversion renouvelée, pour que brille davantage – d’abord aux yeux de notre Père des Cieux –, notre identité profonde d’enfant de Dieu « appelé à la liberté ».
Dans les dispensaires des Missionnaires de la Charité de Mère Teresa, en Inde, on utilise de la cendre comme produit de vaisselle. De fait, ce matériau peu onéreux permet de dégraisser voire de récurer avantageusement les ustensiles de cuisine et autre vaisselle. Mercredi dernier, nous avons reçu sur notre front les Cendres. Signe de notre humble condition mortelle, celles-ci peuvent être aussi perçues comme une « parabole » de ce que nous sommes invités à vivre pendant le Carême : être nettoyés, purifiés pour que notre être chrétien soit revigoré, « redoré ».
Les péchés que nous ne manquons pas d’accumuler – même le juste « pêche 7 fois par jours » (Proverbes 24,12) – mais aussi nos lenteurs, nos demi-mesures dans l’ordre de la prière, de la charité et de la juste maîtrise de soi, viennent ternir cette image de Dieu que nous portons en nos cœurs, viennent amoindrir notre vitalité spirituelle d’enfant de Dieu.
Ces quarante jours qui nous sont donnés sont un temps précieux pour que nous puissions reprendre l’entrainement à la vie spirituelle, avec une décision pour la prière, la charité fraternelle, le partage et la contrition pour nos péchés, avec comme corollaire la lutte contre l’égoïsme, les mauvaises paroles, la consommation désordonnée… ainsi que l’ouverture de notre cœur à la miséricorde de Dieu avec confiance et humilité.
« Voici le temps favorable » (cf. Joël 2). nous redisait une parole de Dieu lors de la messe des Cendres. Puissions-nous, personnellement et ensemble, faire de ce temps du Carême une période de renouveau de nos vies de baptisés, pour qu’elles portent tout leur fruit d’amour et de paix que le Seigneur veut nous donner de porter ! Bon Carême !
P. Antoine d’Eudeville, curé