Contrairement à l’évidence, Dieu ne veut pas la mort : c’est pour l’incorruptibilité qu’Il a créé l’humanité.
Contrairement à l’évidence, Jésus distingue chaque personne de la foule qui l’environne.
Contrairement à l’évidence, il faut savoir déranger le Maître, alors que certains disent : à quoi bon, il est trop tard.
Contrairement à l’évidence, la petite fille n’est pas morte : en elle dort la jeune fille.
Ainsi de nos vies.
Alors que nous nous en allons vers la mort, c’est à la vraie vie que nous sommes appelés.
Alors qu’apparemment nous ne sommes que des numéros dans la foule humaine, chacun de nous est aimé personnellement du Seigneur.
Alors que tout semble perdu, il n’est jamais trop tard pour que le Christ intervienne dans notre vie.
Alors que meurt l’infantilisme des fausses évidences, voici que s’éveille en nous l’âge adulte des vrais Enfants de Dieu, ceux qui savent, pour reprendre les mots du Conseil permanent de la Conférence des évêques de France, « exercer [leur] responsabilité », avec « la détermination à agir pour le bien commun », soucieux de « respecter nos concitoyens d’autres opinions que les nôtres » pour « œuvrer ensemble à la continuité et à l’amélioration de notre vie sociale commune », déterminés à « vouloir que notre pays honore ses engagements et serve la paix et la justice dans le monde », conscients que « nous aurons toujours à nous garder de la violence, à veiller à ne pas diffuser la colère et la haine, à ne pas nous résigner à l’injustice mais à lutter pour la justice par les moyens de la vérité et de la fraternité », à « toujours [nous] inquiéter de ceux qui vont moins bien que [nous] », restant ainsi capables, « en puisant dans la grâce de Dieu et dans notre foi en son salut », capables de « surmonter peurs, colères, angoisses » « pour être des « artisans de paix » et des acteurs de l’amitié sociale », enracinés dans « la communion qu’est notre Église… »
p. Bertrand Bousquet