Chaque année, entre la commémoration de la profession de foi de saint Pierre et la conversion de saint Paul, du 18 au 25 janvier, l’Église invite les catholiques à prier pour l’unité des chrétiens. Bien que la division des chrétiens ait été dans l’histoire source de terribles conflits, cette semaine de l’unité n’est pas une semaine de prière pour la paix. Il y a là, un véritable enjeu spirituel.

Cet enjeu est bien identifié dans l’Évangile selon saint Jean. En effet, juste avant d’affronter sa passion, Jésus fait une très longue prière adressée à ses disciples, qui contient cette phrase : « Père, que tous soient un, comme nous sommes un, afin que le monde croie (Jean 17,21) ». L’unité des croyants est donc directement liée à notre foi, et cela, à double titre.

D’abord, la foi en Jésus Christ qui est bien le Fils unique du Père venu pour sauver les hommes. Si tous croient en un même objet alors l’unité des croyants est fondée et la véracité de l’objet de la foi est renforcée. À l’inverse, si les croyants se divisent, alors l’objet de la foi est moins crédible ; en clair, les chrétiens divisés amoindrissent le témoignage que Jésus est vraiment le Fils de Dieu venu sauver les hommes. C’est très grave.

Ensuite, nous croyons que Jésus, Fils de Dieu, est venu nous sauver individuellement en tant que chaque individu, membre d’un seul peuple, le peuple de Dieu qui s’appelle l’Église. Jésus demande donc à ses disciples que « tous soient un » pour former ce peuple et vivre au milieu de ce peuple pour sauver chacun de ses membres. Si le peuple de Dieu est divisé, alors l’œuvre de salut est rendue beaucoup plus difficile. C’est très grave aussi.

 Si tous les chrétiens prient ensemble pour l’unité, c’est parce que la division est le résultat de l’action humaine inspirée et encouragée par le diable. C’est le Christ qui est le facteur de l’unité et c’est le Christ qui a vaincu le diable en vainquant la mort. Ainsi, la prière pour l’unité des chrétiens a pour but de faire vivre le Christ en nous afin de museler le diable et de faire vivre l’amour du prochain. C’est ainsi que l’Église dans toute sa diversité vivra.

Père Sébastien Sorgues