En fanfare, le droit à l’IVG vient d’entrer dans la constitution de notre pays. Le but ? Protéger ce droit contre tout retour éventuel sur la question comme c’est en ce moment le cas aux Etats-Unis. Une évidence : si l’Eglise catholique est contre l’avortement, ce n’est pas parce qu’elle est une institution machiste gouvernée par des hommes qui n’aiment pas les femmes, mais simplement parce qu’elle affirme qu’embryon et fœtus sont des êtres humains et que nul ne dispose du droit de mort sur un être humain, d’autant plus quand cet être humain n’est pas en mesure de protester.
Dans leur communiqué du 4 mars, les évêques de France rappellent que les catholiques doivent « rester des serviteurs de la vie, de tous et de chacun, de la conception à la mort ». Comment être serviteur de la vie ? Je le comprends comme cette faculté à considérer l’autre, comme une Créature de Dieu qui a pour mission de louer Dieu, puisque c’est la finalité de l’homme. Ainsi, je suis au service de la vie quand par mon service, je rends l’autre capable de louer, de rendre grâce au Seigneur autant pour ce qu’il est que pour ce qu’il fait. En clair, il nous faut agir comme Dieu, en rendant l’autre heureux, que l’autre soit fœtus, bébé, enfant, adolescent, adulte, âgé ou en soin palliatif.
« Serviteur de la vie ». Cette expression est « très catho », très belle et très profonde quand on est dans son canapé en train de méditer dessus. Mais dans la vraie vie on préfère avoir une femme de ménage que de faire le ménage chez la voisine en plus du sien. Voilà pourquoi dès le départ, il faut être réaliste : être serviteur de la vie en essayant de rendre l’autre heureux est dur, pénible et fatiguant. Servir l’autre, ça veut forcément dire avoir moins de temps pour soi et ne pas faire ce qu’on a envie de faire. Donc quand nos évêques nous disent d’être « serviteur de la vie », cela veut dire concrètement se charger d’une croix (Lc 9, 23), comme notre Seigneur Jésus l’a fait pour que nous ayons la vie. En vérité, sommes-nous individuellement disposés à le faire ?
- Sébastien Sorgues