Une vie consacrée
L’évangéliste Luc nous rapporte que Joseph et Marie montèrent au Temple non seulement avec l’Enfant, mais aussi avec « un couple de tourterelles » ou « deux jeunes colombes ». La note du traducteur précise que c’était ‘l’offrande des pauvres’, de ceux qui ne pouvaient pas se procurer l’agneau ou le chevreau exigés par la Loi.
Cependant, l’« Agneau » véritable était déjà dans leurs bras et serait joyeusement reçu par ceux du vieillard Syméon. Personne ne pourrait le remplacer dans l’immolation qu’il subirait. D’ailleurs, Syméon avertira la mère que l’événement lui « transpercera l’âme ».
Car les traditions d’Israël comportaient aussi « le vœu de naziréat » : celui qui le faisait se consacrait temporairement à Dieu par une ascèse sans faille et qui comportait même la prohibition d’approcher un mort, fût-il son père ou sa mère. Si cela se produisait, sa purification prévoyait l’offrande de « deux tourterelles »… Or Joseph et Marie côtoieraient encore longtemps le « Seul » qui mourra « pour tous », parce que « tous sont morts ». Et quand ce « Nazir » acquitterait son vœu, il offrirait à son Père « un Agneau », « une agnelle » et « un bélier sans défaut ». N’étaient-ils pas déjà réunis dans la Sainte Famille de Nazareth ?
La vie consacrée de l’Eglise s’avère donc riche d’antécédents bibliques. Mais, si elle met spécialement en valeur le célibat, la chasteté, voire la virginité masculine et féminine, c’est pour signifier, avant tout, la manière dont le Christ aime son Eglise : « toute resplendissante, sans ride ni tache ni rien de tel, mais sainte et immaculée ».
Alors, prions tous les jours pour sa vocation et sa mission dans le monde. Elle en a grand besoin !
P. Ippolito Zandonella