Nous méditons ce dimanche les Béatitudes selon saint Luc que nous pouvons nommer « Sermon dans la plaine ». Elles contiennent quatre béatitudes et quatre malédictions. Elles s’adressent aux « pauvres réels », ayant vraiment faim dans leur ventre et pleurant des larmes physiques.
Jésus nous dit que, pour Dieu, le bonheur est une question de choix : on décide d’être heureux. En annonçant le bonheur, la surabondance de joie pour les démunis de ce monde, Jésus répond à leur immense attente. Ayant lui-même vécu pauvre, il a maintes fois montré son option préférentielle pour les pauvres. Il a communié, dans sa chair et dans sa condition humaine, avec la dure condition de ceux qui sont démunis. En partageant leur sort de la crèche au crucifiement, il a senti battre pour eux un cœur fraternel. « De riche qu’il était, il s’est fait pauvre » (2Cor 8, 9), méprisé, insulté avec les pauvres, il a souffert comme eux de « ceux qui possèdent », de la part de ceux qui sont repus et qui ricanent. Que les malheureux soient heureux, dit Jésus, parce que le Royaume de Dieu est à eux.
En effet, ce qui est dénoncé par Jésus, c’est l’attitude qu’on risque d’avoir face à la richesse ou ce que la richesse risque de provoquer. Celui qui est satisfait de ses biens terrestres pense progressivement qu’il peut très bien se passer de Dieu. Sa richesse le met en danger en lui enlevant toute la « faim de Dieu » pour l’enfermer dans le « huis-clos » de ses petits bonheurs temporels. Le malheur des riches dont parle Jésus est qu’ils misent trop bas, en oubliant que Dieu est le seul capable de combler l’appétit infini de bonheur qui est en l’homme. En ce sens, dans une sorte de cri de douleur, Jésus plaint les riches pour être fermés aux vraies valeurs.
Le seul vrai bonheur, c’est l’Amour, c’est Dieu. Cependant, il ne suffit pas d’être pauvre ou malheureux pour l’obtenir, mais il faut comprendre et accueillir cette épreuve dans la lumière même de Jésus. C’est la communion à Jésus qui est la source de joie. La souffrance peut devenir le lieu d’une joie mystérieuse que quand on aura compris que la joie promise n’aura son éclosion définitive que dans le ciel. La foi est une sorte d’anticipation du ciel, de la vie éternelle. Que le Bienheureuse Vierge Marie, Notre Dame de l’espérance intercède pour nous !
Père David Dacko Atchenemou