« Soyez dans la joie du Seigneur, soyez toujours dans la joie, le Seigneur est proche » : telle est l’antienne d’ouverture de ce 3e dimanche de l’Avent, appelé aussi dimanche de Gaudete. La joie est la note dominante de la liturgie de ce dimanche. Malgré le lot quotidien de notre vie, nous sommes invités à nous réjouir, à pousser des cris de joie dans le Seigneur, qui vient se joindre à nous dans le combat pour la vie. Nous sommes invités à célébrer la joie de la foi et l’attente pleine d’espoir des croyants.

Lorsque le Christ se rejoint à nous, la force même de Dieu se répand dans nos cœurs et de cette source inépuisable jaillira tout bien que rien ne peut ravir et que nous pourrons accomplir. Célébrer en ce temps d’attente, c’est libérer l’espérance captive des maux qui nous minent, c’est créer du possible, libérer les énergies positives pour la création d’une nouvelle vie, c’est un appel à « faire face ». L’accueillir de ce don que Dieu nous fait nécessite de faire de la place de plus en plus grande dans notre vie. Cependant, il ne faut pas négliger les résistances qui, en nous, entravent l’action de l’Esprit de Dieu et c’est pourquoi, loin de nous faire peur, la prédication de Jean Baptiste est une Bonne Nouvelle. Il prêche une conversion en profondeur pour que les péchés soient pardonnés, pour que le cœur de l’homme décide d’aimer en partageant ses biens avec ceux qui sont dans le besoin, de respecter la justice, en exigeant pas plus que les impôts vraiment dus, et en se contentant de son salaire.

Nous ne pouvons pas nous payer des mots, nous ne pouvons pas nous contenter de rites mais, « celui qui a deux vêtements, qu’il partage avec celui qui n’en a pas ; et celui qui a de quoi manger, qu’il fasse de même (…). N’exigez rien de plus que ce qui est fixé. Ne faites ni violence ni tort à personne, et contentez-vous de votre solde ». Voilà des actions précises, claires, réalisables sans tarder. Il ne s’agit pas de changer de métier mais seulement de s’y comporter de manière nouvelle : respecter la justice, ne pas utiliser la force qu’on a entre les mains pour ses intérêts personnels, s’en tenir aux droits et aux lois. C’est dans le plus simple, voire le plus banal, le plus « terre à terre » de la vie de tous les jours que doit se manifester la conversion, le « retournement de cœur ». Nous n’avons pas à vérifier l’authenticité doctrinale de notre foi dans de gros livres mais plutôt regarder dans notre placard, notre tiroir, notre frigo ; pourquoi pas dans notre compte bancaire pour partager. Que le Seigneur Lui-même prépare nos cœurs à l’accueillir avec la paix et la joie qu’il nous apporte en se faisant si proche et si petit.

Père David Dacko Atchénémou