Après avoir dit : « Voici la servante du Seigneur ; que tout m’advienne selon ta parole », la Vierge Marie se met en route avec empressement pour rejoindre sa cousine Élisabeth, enceinte depuis six mois et pour se mettre à son service. Marie, modèle du croyant, vit sa foi d’abord avec ses pieds et ses mains. Et ainsi, tout au long de la vie de son fils, nous la voyons le suivre sur les routes de Galilée et de Judée. Elle le suivra jusqu’à la croix et au tombeau. Puis Marie accompagnera l’Église dans sa marche.
C’est sans doute parce que la foi de la Vierge Marie est si incarnée et qu’elle ressemble tant à un pèlerinage, que Marie a suscité depuis 2000 ans de si nombreuses formes de dévotions populaires. Elle est la mère vers laquelle le peuple croyant se tourne si souvent pour le conduire à son fils Jésus.
Contempler ainsi ce pèlerinage de la Vierge Marie nous invite à reconnaître l’œuvre de l’Esprit Saint dans tant d’expressions de la foi populaire présentes dans notre pays et dans le monde. Le pape François nous le rappelait dimanche dernier lors de sa visite en Corse : « En exprimant la foi avec des gestes simples et des langages symboliques enracinés dans la culture du peuple, la piété populaire révèle la présence de Dieu dans la chair vivante de l’histoire […] En ce sens, ses pratiques donnent corps à la relation avec le Seigneur et au contenu de la foi. »
Mettant en valeur combien tant de pratiques de la foi populaire sont aussi des lieux de fraternité et d’engagement au service des pauvres, le pape continuait ainsi : « La piété populaire, les processions et les rogations, les activités caritatives des confréries, la prière communautaire du Saint Rosaire et d’autres formes de dévotion peuvent nourrir cette, permettez-moi de la qualifier ainsi, “citoyenneté constructive” des chrétiens. »
Le chemin de l’Avent et le temps de Noël font revivre en de nombreux lieux de France des dévotions populaires qui incarnent notre foi dans les différentes cultures de notre pays. Accueillons-les, non comme un gentil folklore, mais comme un témoignage qui nous aide à progresser vers le Christ.
Père Gilles de Cibon