Comme je l’avais signalé à l’époque (décembre 2021), parmi les « nouveautés » introduites ou plutôt réintroduites, il y aura bientôt trois ans déjà, dans la nouvelle traduction française du Missel Romain, il y en a d’excellentes, par exemple la réintroduction de la formule trinitaire exacte dans les bénédictions finales : « Le Père et le Fils, et le Saint Esprit », formule qui a rétabli le ET entre le Père et le Fils, conformément à l’Évangile de saint Matthieu (28, 19) et à la formule exacte qui accompagne et valide le Baptême et le sacrement du Pardon : « Au Nom du Père ET du Fils… »

Une autre « nouveauté » est la traduction littérale de l’ancien « Orate fratres » destiné à introduire l’Offrande eucharistique : « Priez, frères et sœurs : que mon sacrifice, qui est aussi le vôtre, soit agréable à Dieu le Père tout-puissant. » Et le peuple répond : « Que le Seigneur reçoive de vos mains ce sacrifice à la louange et à la gloire de son nom, pour notre bien et celui de toute l’Église. »

Cette « nouvelle » traduction n’a rien d’obligatoire, puisque la précédente est toujours autorisée : « Prions ensemble, au moment d’offrir le sacrifice de toute l’Église. » Et le peuple répond : « Pour la gloire de Dieu et le salut du monde. »

Pour ma part, je préfère cette dernière formule, non seulement parce que je la trouve plus simple et plus belle, mais aussi parce qu’elle fait mention explicite du salut du monde, alors que la formule littérale ne mentionne que le bien de l’Église.

Or ce n’est pas seulement pour le bien de l’Église que le Christ a vécu le Sacrifice de la Croix, c’est pour sauver toute l’humanité.

Lorsque l’Église célèbre les sacrements, ce n’est pas d’abord pour ceux qui les reçoivent, même s’ils en sont les premiers bénéficiaires. Lorsque l’Église célèbre les sacrements, ce n’est pas d’abord pour elle-même, c’est « pour la gloire de Dieu et le salut du monde. »

p. Bertrand Bousquet