« Réjouis-toi, Jérusalem […] Jubilez de sa joie […] » (Is 66,10-11)
Alors que nous nous approchons de la Passion et de la Croix de Jésus, l’antienne d’ouverture de la messe de ce dimanche (Is 66,10-11) nous invite à nous réjouir, à exulter de joie car c’est en elles que se trouvent notre rédemption que nous fêterons d’une manière particulière à Pâques. Peut-être qu’après la mi-Carême, ce dimanche de pause joyeuse est pour nous le moment propice pour faire le point sur le chemin déjà parcouru, pour tirer profit de ce qui a déjà été vécu, et pour impulser un nouvel élan à notre préparation spirituelle aux fêtes pascales.
Quelles grâces ont été reçues depuis le début du Carême ? Où en sommes-nous dans nos résolutions prises pour revenir de tout notre cœur à Dieu (Jo 2,12) ? Quels combats ont été menés ? Quelles sont nos victoires ? Rendons grâce à Dieu et réjouissons-nous de ces réussites … Et poursuivons nos efforts car « notre adversaire, le diable, comme un lion rugissant, rôde, cherchant qui dévorer » (1 P 5,8) ! Quelles sont également nos défaites ? Accepter de voir et nommer chacun de nos revers peut nous servir de leçon pour démasquer les tactiques de l’adversaire, et pour nous aider à mener à bien notre lutte quotidienne pour le bien et pour Dieu.
Il ne reste que trois semaines avant les fêtes pascales … Comment allons-nous alors vivre ces derniers instants avant Pâques ? Nous sommes appelés à renouveler certains de nos efforts amorcés le mercredi des Cendres pour renouveler notre vie de prière, notre vie de charité et une certaine ascèse qui doivent nous rapprocher de Dieu. De la même manière, si rien n’a été fait jusqu’à maintenant, il n’est pas trop tard pour choisir aujourd’hui des efforts concrets nous permettant de vivre d’un cœur sincère le carême ! Il est peut-être plus difficile de commencer au beau milieu du carême parce que c’est moins glorieux … Mais peut-être est-ce plus profitable, si cela s’inscrit dans une démarche plus sincère et plus humble !
Oui, nous sommes invités à nous réjouir car le carême n’est qu’un moyen qui nous est offert pour nous convertir et approfondir notre foi en Dieu. Ce qui importe pour chacun d’entre nous est d’amorcer le mouvement de notre conversion, de notre retour corps et âme vers Dieu. Peu nous importe que cette démarche de conversion commence au début, au milieu ou à la fin du carême … Peut-être même que ce chemin de conversion commencera au cours du Temps pascal … Ce qui importe est qu’il commence, et qu’il commence avant qu’il ne soit trop tard ! Il en va de notre bonheur sur la terre comme au ciel, et de notre salut. Il n’y a pas de temps ni de lieu précis pour commencer à suivre de plus près Jésus-Christ. Mais le carême est tout de même un temps privilégié pour initier cette belle conversion. Alors, profitons de ces trois semaines qui nous restent et n’attendons plus : « En voiture Simone ! C’est toi qui conduis, c’est moi qui klaxonne ! ».
Vincent Redier, diacre